dimanche 23 juin 2013

Le savoir



Les célians ont toujours entretenu un rapport très pragmatique avec la connaissance, partant du principe qu'elle est une forme de pouvoir et qu'on ne jette pas le pouvoir par les fenêtres. Il n'y a donc jamais eu de politique éducative à l'échelle de l'Empire, dont une part non négligeable de la population demeure illettrée. Un certain nombre de médecins de campagne, prêtres et autres érudits dispensent une forme basique d'éducation à l'arithmétique, l'histoire et l'écriture dans les campagnes, mais cela n'a rien de répandu. La plupart des gens qui ont appris à lire ont pu le faire après être devenus sous-officiers dans les légions, ou en ayant rejoint une guilde artisanale dont l'activité gagnait à encourager les échanges écrits.
Les familles aisées de la plèbe peuvent faire éduquer leurs enfants par des précepteurs à l'instar des maisons nobles, mais certaines préfèrent les confier à des institutions privées. Ces dernières sont souvent des émanations de mouvements religieux, notamment l'Eglise Séraphique qui se targue de pouvoir dispenser des formations très complètes dans tous les domaines artistiques, culturels et scientifiques. 


(Oreste Dolce, fils bâtard du baron Maranteo, érudit)

Il existe aussi des écoles laïques, ou scuola, financées par des individus ou des associations qui se méfient du prosélytisme religieux. Elles sont rares, davantage que les Collèges qui sont des institutions directement entretenues par les maisons patriciennes, le plus souvent afin de fournir une éducation à certains de leurs sujets. La majeure partie des administrateurs, fonctionnaires et juristes de l'Empire sont issus des Collèges financés par les patriciens. Une infime minorité d'établissements de ce type ont acquis suffisamment de prestige par la qualité de leur enseignement pour se voir attribuer le titre d'Académies. Ce statut accordé par le Sénat ou la maison de l'Empereur confère un prestige indéniable à l'établissement concerné, même si cela ne s'accompagne quasiment jamais de subventionnements.  

Les savoirs artisanaux ou ésotériques font l'objet de nombreuses restrictions, encouragées par les institutions qui s'en veulent les gardiennes. Certains sont même l'objet de monopoles légaux, comme la magie quarte ou l'invocation séraphique, ainsi que certaines techniques du travail du métal. Il existe des bibliothèques publiques mais elles n'acceptent dans leurs murs que les représentants de la noblesse, ou les gens du peuple qui peuvent prouver qu'ils ont été formés par une institution officielle. Le contenu de ces bibliothèques est souvent incroyablement riche, en comparaison du nombre de gens pouvant y accéder. Cependant, les savoirs véritablement importants ont peu de chances de s'y trouver, les informations jugées cruciales ou secrètes étant plutôt codées et dissimulées dans des bibliothèques privées, dont l'existence n'est que rarement connue.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire