Traditionnellement,
les tribus céliannes à l’origine de l’Empire de Celalta étaient basées sur une
culture patriarcale, mais une bonne partie des anciennes pratiques spirituelles
faisaient appel à des magies liées à la fertilité, ce qui permit aux femmes
d'acquérir une certaine influence. Cependant, elles furent et demeurent encore
relativement cantonnées dans les rôles d'épouse, de mère et de gestionnaire du
foyer.
Néanmoins,
au cours des siècles, diverses tentatives de faire avancer la condition
féminine et quelques cas particuliers exploités avec un certain opportunisme
politique ont sensiblement fait évoluer les choses au niveau de la loi. Bien
que l'époux demeure traditionnellement le chef du foyer, cette distinction n’a
plus cours sur le plan légal. Sa compagne peut posséder des biens en propre, ou
même hériter de ses titres si aucun parent masculin plus âgé ne peut y
prétendre. Elle peut également demander le divorce et jouit des mêmes droits
que son époux pour obtenir réparation en cas d’adultère. Le veuvage des femmes
est respecté et leur permet même d'obtenir une certaine forme de considération,
surtout si elles ont eu des enfants et "assurent la prospérité de la
maison pour le futur héritier". L’histoire de Celalta compte également
plusieurs impératrices régnantes ainsi que des intellectuelles réputées et
l’enseignement militaire s’appuie toujours pour bonne part sur un traité qui
fut écrit par une femme, qui plus est ennemie de l’Empire, Aliénor Caladan.
Enfin, un certain nombre de veuves ou de jeunes filles eurent l'occasion durant
la récente guerre civile de prendre les armes pour défendre leur foyer ou les
couleurs de leur famille, ce qui a encore changé la donne. L'éclatement de
l'Empire amène en effet nombre de femmes à s'interroger sur la place qu'elles
occupent ou peuvent espérer occuper dans la société.
(Beatrix Maranteo, jeune fille rebelle et soeur cadette d'Altea et Drusus).
Concrètement,
la loi impériale se veut égalitaire mais dans les faits, les traditions
patriarcales demeurent vivaces et contribuent à multiplier les contournements
et exceptions « justifiées » à l’application de la lettre de cette
même loi. Ainsi, si d’après la loi rien n’interdit à une femme de devenir
soldat par choix, de prendre la tête d’une maison noble ou d’une entreprise
parce qu’elle est l’ainée des héritiers, par exemples, sa formulation est ambiguë
et les pressions, plus ou moins ouvertes, ne manquent pas pour la contourner.
Faire respecter leurs droits est donc encore problématique pour une quantité
appréciable de femmes.
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