lundi 15 avril 2013

Les guerriers



L’histoire de l’Empire est surtout celle de l’union militaire des tribus céliannes, soumises par les Ambrosius. Puis vint le tour des peuples voisins, conquis (comme les Lyrriens et les Déchus) ou en tous cas forcés de cohabiter avec les conquérants venus de Celalta (les Brumaires de l’est, les Mintakai, les Mearans et les Sargues). La civilisation impériale attache donc en toute logique une importance certaine au statut de guerrier. On en trouve déjà un exemple significatif lorsqu’on s’intéresse à l’étiquette, puisque si la majorité des nobles impériaux se voient affublés du respectueux « votre présence » quand on leur adresse la parole, les dirigeants des maisons patriciennes quant à eux portent fièrement le « votre force », hommage à leurs ancêtres conquérants.

La loi autorise tous les citoyens impériaux à disposer des moyens de se défendre, mais dans le même temps, elle délimite la constitution de forces armées officielles. Les maisons patriciennes sont en effet légalement contraintes à ne pas dépasser certains effectifs militaires permanents, même si mercenaires, supplétifs et forces de maintien de l’ordre constituent un vivier appréciable de « troupes auxiliaires », plus ou moins reconnues comme telles. En dépit de ces contournements en tous genres, et bien que chaque maison noble possède une puissance militaire réelle, le cœur des forces armées de Celalta demeure les légions impériales. 

Celles-ci sont en théorie sous le contrôle du souverain, mais une mobilisation à grande échelle des légions n’est possible qu’avec l’aval du Sénat, ce qui permet un certain équilibre des forces en dehors des périodes de crise. Les légions constituent l’armée nationale de l’Empire et une voie de carrière intéressante pour nombre de fils cadets de la noblesse et plus généralement des citoyens. La loi permet de signer un, ou plusieurs, contrat d’engagement de cinq, dix ou quinze ans dans les légions et tout légionnaire cumulant vingt années de service bénéficie automatiquement d’une rente pour ses vieux jours. Pour peu qu’il soit officier, elle peut s’avérer très significative, même si l’on est loin de l’époque où les vétérans se voyaient offrir des terres conquises, petit à petit remplacées par un virement régulier d’argent.

Les Princes de la Ligue ne sont pas encore parvenus à constituer une armée unifiée pour défendre leurs territoires et chaque province qui a fait scission de l’Empire doit pour l’essentiel compter sur ses propres forces, et le soutien potentiel du Prince le plus proche. Si l’Empire est sorti durement affaibli de la guerre civile, il n’est pas dit qu’en cas de nouvelles hostilités les légions impériales (qui causèrent de sérieux revers aux rebelles) ne constituent pas une menace sérieuse pour l’avenir des anciennes provinces septentrionales.
Il n’est pas rare qu’en plus de ses soldats officiels, une maison noble compte un certain nombre d’anciens légionnaires revenus à la vie civile mais tout à fait capables de combattre. Nombre de légionnaires natifs des provinces du nord ont d’ailleurs déserté durant la guerre civile, ou se sont mutinés pour rejoindre leurs terres natales.


(Drusus Maranteo, fils du baron Sertor et combattant de formation)
 
Le gladius (glaive) reste l’arme de prédilection des célians, suivi de près par l’épieu cher aux campagnards et très semblable au pilum du légionnaire. L’arc est l’arme de trait par excellence, alors que la fronde et l’arbalète sont tenues en piètre estime. Armes d’hast ou contondantes ne sont guère appréciées. Une minorité conséquente d’anciens soldats, notamment des officiers, arbore le sicatius, un sabre à lame droite pourvu d’un seul tranchant, mais parmi les troupes mercenaires, l’épée longue d’origine brumaire a aussi ses partisans.

L’armure la plus fréquemment portée est la cotte de cuir, arborée par nombres de miliciens, licteurs (policiers) et condottieri (mercenaires), mais également par une quantité appréciable de civils vivant dans des régions peu sûres. Elle est suivie de près par la cuirasse célianne, omniprésente au sein des légions et des forces régulières de la plupart des maisons patriciennes. La cotte de mailles brumaire et l’armure de plaques venues des Froidelandes ont leurs adeptes, mais ne sont pas considérées comme des armures dignes de ce nom par la plupart des guerriers célians.

Le statut de condottiero (ou « gentilhomme de fortune » comme disent les Lyrriens) est ambigu, car ce terme regroupe aussi bien les soldats de métier devenus mercenaires que les aventuriers en tous genre, ou même les tueurs à gages et autres lames à louer. Cependant, les héritiers de plusieurs maisons patriciennes anéanties durant la guerre civile ont tenté et tentent encore de se forger une destinée plus enviable en montant en grade au sein des compagnies mercenaires, ou en fondant de petites unités au sein desquelles la compétence et la fiabilité sont de première importance.  

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